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Edito : c’est reparti !

jeudi 14 février 2008


Plus de 7 mois sans la Sociale, la feuille qui fait trembler le capital... Le GDALE avait-il disparu, faisait-il le mort pour tromper ses adversaires ? Que dalle ! Ses vaillantEs militantEs étaient pris sur le front des luttes et n’ont pas eu le temps de finaliser la dite feuille. Cet investissement se traduit cependant par un article sur le mouvement contre la LRU. Qui plus est, les forces de l’État et du patronat n’ont eu de cesse d’amplifier les mesures réactionnaires et répressives, rendant parfois caduques certains de nos articles. Ainsi, alors que nous avions écrit sur la grève de la faim des sans-papierEs de l’été à Lille en la mettant en parallèle avec les lois racistes de « l’immigration choisie » et des 25 000 expulsions annuelles, les choses ont encore empiré sur le front de l’immigration : expulsion des Rroms de la porte de Valenciennes, poursuites judiciaires et policières (accompagnées de deux garde-à-vue et de perquisitions) à l’encontre de 5 militants du CSP 59 pour des motifs fumeux (flop de fausses accusations d’enrichissement personnel bientôt suivies d’une attaque en diffamation pour avoir dénoncé dans un tract des violences policières,). Cette répression dont le seul but est de renvoyer les immigréEs dans l’ombre a aussi frappé des militantEs du Calaisis et Indymedia Lille pour avoir mis en avant les pressions policières à l’encontre des migrantEs.

Dans ces conditions nous ne pouvions qu’accorder une grande place à ces questions. Il nous a alors paru important, au travers d’un cas presque kafkaïen, de montrer que c’est bien l’appareil d’État qui crée les sans-papierEs. Se battre pour la liberté de circulation cela sous-entend évidemment se battre pour l’égalité entre touTEs et en finir avec l’exploitation post coloniale. Là encore, les nouvelles ne sont pas réjouissantes. Dans son discours de Dakar, Sarkozy a renoué avec une certaine idéologie colonialiste en minorant le passif impérialiste de la France et en rendant responsables les AfricainEs de leur misère. C’est exonérer un peu vite les barbouzes, les crimes d’Elf ou de Total, le soutien aux sanguinaires dictateurs comme Bongo au Gabon ou Sassou N’Guesso au Congo ou l’aide militaire récente apportée au tchadien Idriss Deby. La Françafrique a encore de beaux jours devant elle...

Sur le front économique, la régression s’est encore amplifiée et le mini krack boursier lié au subprimes de la finance américaine ainsi que les manipulations de sommes virtuelles mises en lumière par l’affaire Kerviel – Société générale ne nous annoncent pas de lendemains radieux. En France, on assiste à une véritable phase de réaction où l’on nous vend « valeur travail » et « pouvoir d’achat » pour mieux contrer les acquis de plus de cent ans de luttes ouvrières. En lieu et place d’une baisse du temps de travail et de revalorisations salariales, on multiplie les primes aux heures supplémentaires tout en attaquant la durée légale du travail. Et voilà que plusieurs syndicats jaunes dont FO et la CFDT signent des « accords » allongeant la période d’essai, réduisant les indemnités chômage, etc. Et pour faire passer le tout, on demande à Attali de lancer quelques provocations supplémentaires. Bien sûr, des luttes ont eu lieu, mais on note un manque de coordination et de convergence qui plombe le mouvement social. Enfin, dernière arme de cette politique de classe, la répression. Les militantEs sont de plus en plus souvent poursuivis, le fichage s’organise dès le plus jeune âge, la perpétuité vient d’être réinventée avec la « rétention de sûreté » qui permet d’interner en milieu psychiatrique des détenuEs ayant effectué leur peine... La recette est toujours la même, criminaliser les classes populaires quitte à les pousser à la mort comme ce jeune de la banlieue lyonnaise qui s’est suicidé dans un centre éducatif fermé, faire taire les oppositions et nous faire intégrer, par peur ou lavage de cerveau, ce flic intérieur qui nous pousserait à défendre le système d’oppression dans lequel nous vivons.

Arrêtons de subir, seule la lutte paie !